Oulipo
Au XXe siècle, alors que la littérature en est à brasser de nouvelles thématiques, un mouvement hors du commun voit le jour : l'OULIPO (ouvroir de littérature potentielle). Un groupe d'écrivains qui s'intéresse davantage aux pouvoirs ludiques des mots qu'à leur sens. Ils se définissent eux mêmes comme des "rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir". Des auteurs tels que Calvino, Perec, Marcel Duchamp, Queneau et autres, mathématiciens et littérateurs, littérateurs-mathématiciens, et mathématiciens-littérateurs, dont l'objectif est de créer des contraintes textuelles. Le plus simple est de vous en proposer quelques exemples :
- La Disparition de Georges Perec, célèbre œuvre lipogrammatique qui ne comporte pas de lettre "e" (un extrait par ici) (voir à ce sujet le pastiche proposé par wikipédia)
- Plus récent, Le Train de nulle part de Michel Thaler, écrit sans aucun verbe.
- Exercice de style de Raymond Queneau, œuvre dans laquelle la même histoire (absurde d'ailleurs) est racontée quatre-vingt dix neuf fois avec un style différent à chaque fois.
- Le palindrome de lettres est une phrase (voire un texte) qui peut être lue de gauche à droite comme de droite à gauche. Par exemple : "Et la marine va, papa, venir à Malte", ou " Tu l'as trop écrasé César, ce port salut "(d'autres exemples par ici)
- Par là, une liste non exhaustive des contraintes qui peuvent être proposées.
Le détour proposé par ces auteurs est évident : comment faire compliqué quand on peu faire simple ? Comment s'éloigner du fond pour privilégier la forme, tout en gardant du sens ?
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